Grève de l'anglais

Premier cours d’anglais dans le ventre de maman puis à l’école maternelle – ce qui permet de pouvoir parler sans aucun accent, plus tard, quand on sera quelqu’un d’important. Dès le collège, stages de perfectionnement à Malte, anglais renforcé au lycée, vacances obligées à Dublin ou à Glasgow (au passage, premières cuites), pour obtenir, cinq ou six ans plus tard, à New York ou à Dubai, un diplôme parfaitement standardisé. (Pour un travail parfaitement standardisé.)

Et si on en avait assez de l’anglais ? Et si on disait : aujourd’hui, je ne parle pas anglais. Aujourd’hui, je ne vais pas voir de film en version originale sous-titrée, je ne lis pas de livres en version originale, aujourd’hui, je vais me promener à la campagne ?

(Aujourd’hui, pas de joyau étincelant à la couronne que je mets sur ma tête chaque matin avant de me regarder dans le miroir.)